Le vodun est une spiritualité. C’est une manière de vivre pour certains et une religion pour d’autres. Le vodun est né de la rencontre des cultes traditionnels des dieux yorubas et des divinités fon et ewe, lors de la création puis l’expansion du royaume Fon d’Abomey (l’actuel Bénin) aux XVIIe et XVIIIe siècles, grâce au commerce d’esclaves. Le terme qui définit la religion elle-même dérive du terme africain vaudou, qui traduit «esprit» et / ou «divinité». Le vodun est un culte ancestral qui repose sur les énergies et les forces de la nature. Il est donc essentiel de connaître et de respecter les principes des 4 éléments de la nature que sont l’air, l’eau, le feu et la terre.
Les origines du vodun ?
Originaire de l’ancien royaume du Dahomey), le vodun est le fondement culturel des peuples qui sont issus par migrations successives de Tado au Togo, les peuples Aja (dont les Fons, les Gouns, les Ewe… et dans une certaine mesure les Yoruba…) qui constituent une majorité de la population au sud des États du Golfe du Bénin (Bénin, Togo, Ghana, Nigéria).
Souvent diabolisée par les catholiques, la religion vodun a beaucoup souffert de la colonisation. Dix ans après l’indépendance, le culte vodun est interdit par un dirigeant marxiste arrivé au pouvoir par un coup d’État. Son successeur finit par lever l’interdiction mais le vodun continue d’être assimilé à de la sorcellerie par les évangélistes.
A l’époque, les esclaves n’étaient pas autorisés à pratiquer une religion africaine. S’adonner à leur religion ou à leur culture était formellement interdit par les colons, passible de mort ou d’emprisonnement. De ce fait, cela se pratiquait en secret car il fallait être inaperçu. Il y a donc un voile très mystérieux sur la culture du vodun et peu de gens savent réellement en quoi cela consiste.
À partir du XVIIe siècle, les hommes capturés, réduits en esclavage, originaires de cette région d’Afrique ont répandu le culte vaudou aux Caraïbes et aux Amériques. Le vodun se retrouve donc sous différentes formes à Cuba, à Haïti, au Brésil ou encore aux États-Unis, en Louisiane surtout. Il s’est aussi répandu en Afrique du Nord, où il se retrouve sous différentes formes, dont la plus connue est le Gnawa au Maroc mélangé au folklore religieux berbéro-musulman. Malgré une présence des religions musulmanes et chrétiennes, le vodun est toujours présent. On compte aujourd’hui 50 millions d’adeptes vodun à travers le monde.
Les rites et les croyances
Le vodun est souvent associé à de la magie noire, mais cela va bien au-delà. Il s’agit d’utiliser sa conscience et les esprits pour impacter les choses de la vie.
Pour cela, les adeptes du vodun utilisent des fétiches qui sont représentés par beaucoup d’objets. C’est à la fois la divinité, sa représentation et son symbole. Certains fétiches sont plus importants que d’autres. Ces divinités souvent liées à un élément de la nature comme la foudre ou la terre peuvent être aussi rattachées à un lieu très précis comme par exemple le Temple de la divinité ‘’Aïzan’’, fétiche protecteur du marché d’Houndjro à Abomey (ancienne capitale), une des cité historique de l’ancien royaume Dahomey. Depuis le XIXe siècle, la gestion culturelle et cultuelle du marché Houndjro d’Abomey est confiée à la famille Azon. Ce bloc circulaire est le plus vieux fétiche du pays et joue un rôle capital dans le pays.
Les poupées vodun servent de rites voduns en tant que ‘’représentations’’ qui incarnent une personne, et pas toujours à des fins perverses. Actuellement, cette religion mélange parfois les éléments caractéristiques de la religion d’origine à des éléments de nature chrétienne. Parmi les éléments sauvegardés par la religion d’origine, on trouve la poupée vaudou qui convient pour rassembler l’essence de la personne à défendre ou à venger. En effet, malgré les croyances, les poupées vodun ne sont pas nécessairement utilisées à des fins de sorcellerie. Elles ont surtout un rôle de protection et de bienveillance.
Les adeptes du vodun
Le vodun est très présent dans certaines villes. La Nouvelle-Orléans en est imprégnée, et on le retrouve partout à Abomey, dans chaque quartier, en fresque sur les murs, dans des statuettes figés au sol. Des messages entre les vodun et les communautés fleurissent à chaque coin de rue en signe de gardien des villages.
Le stéréotype d’un culte vodun maléfique reste présent dans les consciences de chacun et cela, même si l’on est d’une autre confession. La croyance en sa puissance est plus forte. On remarque que la littérature et le cinéma ont façonné notre image du vodun mais c’est en réalité une spiritualité bien vivante pratiquée par les descendants d’esclaves africains.
Le vodun peut être décrit comme une religion, une culture, un héritage, une philosophie, un art, un langage, un style de musique, un pouvoir, une tradition orale ou encore des rites. Ce qui est sûr, c’est qu’il existe différentes interprétations du Vodun . Certaines sont diabolisées, d’autres sont considérées comme sacrées. Mais aujourd’hui, ses pratiquants affichent sans craintes leur croyance et le vaudou perdure de générations en générations.



